Purée !
Ici il n'y a pas de saison pour le langage fleuri. Peut-être est-ce dû à la météo clémente.
Dans la caricature, le Marseillais ponctue ses phrases de Putain cong. Dans les faits, il faut vraiment traîner au bar des amis pour l'entendre.
Dans mon voisinage j'entends davantage les variantes de Oh fan de pied, Oh fan de pute, Oh fan de chichoune, Oh fan de chichourle (la chichourle est une bosse et dans ce contexte c'est le mont de Vénus). Dans l'oreille d'un néophyte c'est déjà moins vulgaire.
Dans la cour de l'école maternelle, pendant la pause déjeuner j'entends hurler "Alleeeeez l'O-aiMeuuuuuuuh, on est les Marseillais, on n'est pas des ** " ce qui me laisse sans voix surtout que Midinette fréquentera cette école de la vie.
Mais lorsque je me crois à l'écart de tout ça, près d'une calanque (Malmousque et les ruelles jusqu'à la Légion) et que je croise des façades dégoulinantes d'injures, je me demande s'il y a une zone de répit dans la ville.
Je ne sais pas qui en veut autant aux filles, je vous épargne les nombreuses insultes en français et en anglais. Je sais juste que les Dupont et Dupond sont sur le coup.
Je ne ferais pas la fille qui dit que c'était mieux avant (depuis mes années étudiantes, je ne peux pas dire qu'il y ait eu de différence, j'avais déjà intégré le célèbre "va n*quer tes morts" et autre "la c*n de sa mère"), ni jouer l'ex-parisienne la choquée de service, je savais où je mettais les pieds.
Par contre, je ne peux plus entendre "Marseille tu l'aimes ou tu la quittes" bien trop facile !
Je crois plutôt que Marseille est comme un partenaire, on ne nous l'impose pas, lors de la rencontre on aime ne voir en l'autre que les qualités tout en sachant qu'il n'est pas parfait. Et quand ça tourne mal, les défauts mis en sourdine sautent au visage. Inutile de l'accuser, on savait à quoi s'attendre. C'est une question de temps.
Pour l'instant l'usure de cette liaison n'a pas pris le dessus et je glane les doux moments et je collectionne les sorties ensoleillées. Mazette, la vie est belle.
Le dico 51 était un rendez-vous jusqu'à l'inauguration de Marseille 2013 mais j'ai un peu délaissé les publications hebdomadaires alors je prolonge le cours cette année (Précédemment : aller au ballon, un jaune, gadji / gadjo, gâtés, minot, Caramantran, dégun, tarpin, faire des gouttes, esquiché, galine, faire des gâches, pacoulin, payot, esbrouffe, cafi, maï / mia, man, cagadou / caguer, baffi, trompette, Fanny, gabian, tata, biasse / filade / moulon, se niasquer, le Ravi / brave, bon bout d'an, fada).