Les arts éphémères (fin du parcours)
Caroline Le Méhauté (née le 9 janvier à Toulouse, vit et travaille à Marseille)
S'extraire [négociation 25] - mai 2010 - bois, terre et herbe - environ 120 x 3500 x 10 cm
S'extraire, tel un mur de terre, parcourt une partie de la pelouse du Parc de Maison Blanche sur une longueur d'environ 35 mètres. Mais à bien y regarder, l'herbe présente sur le dessus nous renvoie à une extraction du sol. Le substrat a été comme découpé puis retiré, déraciné et suélevé. A moins de regarder la situation de manière inverse et s'imaginer que cette lame de terre-là qui est restée au niveau originel, tout le reste s'étant affaissé ...
Caroline Le Méhauté envisage sa sculpture comme une structure évolutive et mouvante, que ce soit dans les formes qu'elle suggère ou par la matière dont elle est constituée. Dans cette évolution, c'est la perception, la pensée qui est mise à l'épreuve : une façon de maîtriser puis de lâcher prise, laisser venir la bonne ou la mauvaise surprise, laisser vivre ...
Lionel Scoccimaro (né en 1973, vit et travaille à Marseille)
Customized Cedar - 2007 - grappe d'une centaine de casques de moto peints - dimensions variables
Le casque de moto est un objet symbolique pour Lionel Scoccimaro, fasciné depuis toujours par la contre-culture américaine, en raison des sports et passions qui l'animent.
Cette oeuvre s'inspire de pratiques populaires mexicaines, où l'on accroche dans les arbres au bord des routes, des objets de personnes disparues et d'une autre pratique populaire (en Italie cette fois) où l'on trouve dans certaines chapelles, des ex-votos en chapelets de casques de motards défunts.
La compilation de ces deux pratiques devient alors un prétexte à réaliser une sculpture qui "parle des traditions populaires tout en les ré-envisageant sous un angle nouveau".
Hybridation, contre-culture, détournement et passions personnelles mais également les modes de fonctionnement du jeu sont les moteurs de Lional Scoccimaro.
Boris Chouvellon (né en 1980, vit et travaille à Marseille)
Ma ruine avant la vôtre - 2009 - béton et fers à béton - 400 x 400 x 250 cm
Une étoile en béton fixée en lévitation par des fers à béton esquisse un mouvement entre le sol et l'espace où elle se découpe, telle une architecture dont on ne sait si elle est en construction ou est déjà délaissée en deshérence et à l'abandon. Un vertige se crée, une distance s'instaure, entre contemplation et brève réaction, construction et destruction.
Boris Chouvellon remodèle un monde qu'il situe selon plusieurs échelles. Ses oeuvres ne se veulent ni édifiantes ni morales. Au contraire, le non-sens, la poésie confortent une posture d'anti-héros. Pourquoi une telle dépense ? Y a t-il une réponse ? Seul le temps peut peut-être dénouer l'histoire. Celle d'une vanité.
Les pièces de Boris Chouvellon, et Ma ruine avant la vôtre en fait partie se règlent sur ce registre où toute agitation et mouvement sont pris en charge par cette issue fatale, celle de la cruauté banale et ordinaire mise en exergue par la beauté du naufrage.
(Extrait du texte de Lino Guéhenneux, 2010)
Trouverez-vous l'oeuvre qui m'a le plus plu ?