Une histoire de souffle
Le temps file vite, je ne vous l'apprends pas. L'an passé, je découvrais que je devenais la bailleur sociale d'un mini-nous. Un souffle de vie qui chamboule tout.
Des mois à se stresser à coup de "je ne sais pas respirer, je vais faire n'importe quoi le jour J". Bingo ! le jour J, j'ai fait la mauvaise élève. Ne prononcez pas devant moi "inspirez, expirez", ces deux mots me plongent dans un profond vide. Je ne suis pas fichue de comprendre ce que l'on me demande. Pourtant je maîtrise le préfixe "in "et le "ex". A croire que lorsqu'une blouse blanche s'approche de moi, il serait bien plus facile que je fasse croire que je ne suis pas francophone et qu'on me dise "prenez de l'air, soufflez".
Question air, il y a un rendez-vous que je n'aime pas râter dans cette ville. Il s'agit de la fête du vent. Autant je déteste le mistral qui a fait de moi une décoiffée depuis des années, autant voir flotter des couleurs dans le ciel, ça me plaît beaucoup. Et quand en prime on trouve un marchand de pistolet à bulles, je redeviens une gamine. Le marchand d'ailleurs nous a fait la remarque en regardant la poussette que (avé l'accent) "elle est quand même un peu petite pour faire des bulles". Oui, Midinette a du souffle mais pas encore assez pour ça. Visiblement les marchands ont perdu leur âme d'enfants et n'imaginent pas que les grands veuillent prolonger ce plaisir.
D'autres plaisirs seront reportés comme la grande roue, il y a un temps pour tout, l'été est derrière nous, les nacelles sont rangées.
Mais l'automne résonne avec anniversaire par chez nous. Gonflage de ballons, soufflage de bougies, goinfrage. On pense à grandir ... un jour. Au rayon surprise Le Mec a dû décrocher la Lune un ballon au bout duquel son courrier du coeur l'attendait. Deux enveloppes. Une de Midinette (je ne vous l'ai pas dit ? elle sait déjà écrire et faire fondre son père), et une de moi.
Des petits mots, et des cadenas en forme de coeur (ça rend mièvre, n'est-ce pas ?) qui sont destinés à voyager et être accrochés dans des endroits clés majeurs pour nous. Hélas pour moi, il faudra prendre la voie des airs. Gloups.