Prendre l'air
Outre mes séances repérages et shopping sur le net, je sors.
Quand je dis "je", en fait c'est "nous" sortons.
Habiter à Plus belle la vie relève du parcours du combattant quand on a une poussette. Métro sans ascenseur ni escalator (ou dans de très rares stations), trottoirs encombrés de voitures, poubelles en vrac, crottes de chien, bouches d'eau qui crachent afin de déplacer la crasse dix mètres plus loin.
Quand nous sortons, c'est un périple. Et nous voila tous les trois embarqués. Le Mec est le chauffeur de ses dames. Une fois invoqué l'ange "Auto-man", et trouvé une place à cheval sur un trottoir, on souffle et on monte la poussette (oui, c'est une Stokke, il faut la monter, un peu comme un cadeau Kinder).
Une fois au parc (zoo abandonné, un peu comme la ville d'ailleurs) on évite les ballons (y a beaucoup de non-futurs Zizou mais l'espoir fait vivre), on répond aux "c'est une poussette ?" non Madame, c'est un caddie de supermarché, non Monsieur, c'est un tractopelle. Sont neuneus les gens !
Et Midinette, elle s'en tape du parc. Tout ça pour ça. On s'achète une forme de bonne conscience. Et en prime, ça pue le poney sur notre parcours "poussette".
Alors, on opte pour des expos (il n'est jamais trop tôt). Et bizarrement on croise de drôles d'animaux.
Et pour cela, on arpente ces sales trottoirs encombrés avec à la clé toujours une crotte que l'on n'a pas esquivé. Finalement, la balade sent le poney et la crotte. De mieux en mieux.
Au fil des rues, on s'interroge, assiste t-on à des murs tagués pour la tournage d'un pub "Acadomia" ou est-ce des "oeuvres" en vue de Marseille 2013 capitale de la culture ? non, vraiment, on hésite.
L'expo in situ, des personnages en papier, perchés dans le paysage urbain, travaux d'écoliers assistés d'un artiste : saccagés, une poignée de secondes pour réduire à néant un projet qui a mobilisé des enfants, une poignée de cons qui préfèrent côtoyer la crasse et rejettent l'introduction de poésie et d'art.
Vraiment, y a du boulot ! Sainte Rita priez pour nous.